Le mardi 15 mars restera une date forte dans l’évolution de la santé des sportifs. L’Union Nationale des Sportifs de Haut Niveau (UNSHN) a signé une convention avec le Fonds de Dotation Mercy à Metz. L’objectif est simple, permettre de poser la première pierre concernant le lancement d’un programme de recherche pour améliorer la santé mentale des sportifs.
Un nouveau dispositif innovant a été lancé à Metz. L’UNSHN, présidée par Philippe Gonigam, a présenté les détails d’un programme de recherche en coopération avec le laboratoire « Sport – Expertise – Performance » de l’INSEP. Un programme qui est soutenu par le Fonds de Dotation Mercy. Le président de celui-ci, Maurice Grunwald, dévoile les raisons de cet engagement :
« Notre volonté est d’accompagner la santé, la sécurité et le bien-être des salariés au travail. Les sportifs sont aussi des salariés qui doivent être soutenus. Ils sont aussi des travailleurs qui apportent une attractivité au territoire et à l’économie. Le statut de ses salariés embauchés par leur association doit être égal à l’ensemble des salariés des autres branches. Des incertitudes existent (blessure, CDD, reconversion…) et donc il est nécessaire de travailler sur une étude afin de comprendre les contraintes des sportifs et surtout de leur apporter des solutions. Dans ce cadre-là, nous avons compris et saisi le dossier pour que le Fonds de Dotation Mercy accompagne ce projet. »
Pression et incertitude au quotidien
Du côté de l’UNSHN, Philippe Gonigam souligne l’aboutissement d’un projet dans la continuité de ceux déjà réalisés sur le territoire mosellan.
« L’UNSHN est la suite logique de points clés, la Ligue Professionnelle d’Athlétisme a été le premier pas, puis le territoire de la Moselle avec le dispositif de salariat. Il y a des échéances avec les Jeux Olympiques – Paralympiques 2024. Les sportifs sont dans une situation particulière et encore plus dans les disciplines individuelles avec une préoccupation quotidienne de résultats. La concurrence est aujourd’hui internationale et impose des préparations qualitatives et quantitatives. L’incertitude augmente le stress (contrat de travail, blessure, performance). Les sportifs commencent à s’exprimer sur ce contexte. Ce projet est la création d’un dispositif d’outils d’évaluation et de prévention des risques psychosociaux chez les sportifs professionnels. Il faut d’abord effectuer un projet de recherche, d’outils par la suite puis d’études sur le terrain. Nos premiers partenaires sont la FNASS, le Fonds de Dotation Mercy. L’idée est de communiquer et diffuser les bonnes pratiques auprès des clubs et des sportifs. »
Un projet innovant au service de la santé psychosociale des sportifs professionnels de haut niveau
Cette signature de partenariat a été réalisé en présence également d’autres partenaires investis dont la FNASS, représentée par son directeur Franck Leclerc qui souligne cette avancée.
« Nous avons la chance de nous battre au quotidien pour échanger sur la branche collective du sport pour les sportifs. Les partenaires sociaux se sont intéressés au document unique. Dans le sport, la situation doit évoluer et on a commencé les discussions. Les sportifs ont été exclus de ce système. Être partenaire de cette étude est évident pour la FNASS. Le sportif a des faiblesses comme tout individu de la société. Un sportif passe son temps à perdre et à se reconstruire par le travail. La valeur ajoutée est d’accompagner les sportifs. Cette étude est un projet qui a du sens afin de dire tout haut ce que vivent les sportifs. Il existe du harcèlement, des violences psychologiques dans le sport, c’est une réalité. La société doit évoluer et le sport en fait partie. »
Enfin, ce projet est soutenu par une marraine, en l’occurrence Méline Nocandy, médaille d’or aux Jeux Olympiques de Tokyo avec l’équipe de France de handball féminine. Pour elle, cette évolution est importante et la concerne directement.
« Je suis très contente d’être marraine de ce projet. On parle entre sportifs de nos problèmes et de notre quotidien. Certains sportifs ont parlé dans la presse avec une lettre ouverte mais rien ne change. Aujourd’hui, c’est l’argent qui compte. Le sportif est mis entre parenthèse. La situation est délicate, on a des blessures physiques et psychologiques. Le sport est à la base une passion mais c’est également un métier à part entière. A quel prix va-t-on gagner une médaille ? Les perdants sont en difficulté mais les gagnants (médaillés aux Jeux) aussi. Les contrats sont problématiques. On est des éponges si on est bons sur le terrain, c’est ok. Si ce n’est plus le cas, débrouille-toi. »
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